Clinique photographique de Hardy et Montméja:
Alfred Hardy (1811-1893), Professeur de pathologie interne, médecin de l'hôpital Saint-Louis
de 1851 à 1873, était particulièrement intéressé par tout ce qui constituait un progrès.
En 1891, la première collection photographique de l’hôpital Saint-Louis, constituée par A de
Montmeja et publiée sous forme de la Clinique photographique s'enrichit de
100 clichés achetés à Félix Méheux.
La collection Méheux occupe du point de vue artistique une position particulière en raison de
sa qualité au sein de la collection générale. Cette collection est composée de 110
photographies en noir et blanc et de 32 photographies retouchées selon le principe de
photochromie mis au point par Léon Vidal. Nous en présentons ici
quelques-unes.
L'été de 1866, il eut connaissance des premières applications à la dermatologie de la technique
photographique, par Alexander John Balmanno Squire à Londres.
Il confia alors à un de ses élèves, A. de Montmeja, le projet d'étudier ce nouveau procédé
d'iconographie. Montmeja deviendra chef de clinique en ophtalmologie et à ce titre était
particulièrement intéressé par le prolongement de la vision humaine que représentait la
technique nouvelle de la photographie.
Montmeja devint donc le photographe de Hardy, et dirigea l'atelier où furent réalisées les
premiers clichés photographiques, clichés en noir et blanc ensuite coloriés, par des "mains
habiles, (...) sous mes yeux, avec la sanction de M.Hardy".
Les photographies portent toutes la signature de A. de Montméja, avec la mention: Ad
naturam phot. et pinx.: photographié et peint d'après nature, ce qui signifie
probablement que la retouche coloriée, au pinceau et à l'aquarelle, était ajoutée "d'après
nature", en présence du malade.
Le Musée photographique de l'hôpital Saint-Louis fonctionna, avec des modifications, jusque
dans les années 1950, et constituera une collection complète de photographies des maladies de
la peau, dont on peut considérer qu'elle se poursuit sans discontinuité avec les photothèques
des services actuels.
Le résultat du travail de Hardy et Montmeja, appelé Clinique photographique de l'hôpital
Saint-Louis fut publié en 14 fascicules entre 1867 et 1868. La collection complète de 5O
photographies d'excellente qualité, fut regroupée en un volume.
Beaucoup plus proches de la réalité que les dessins et gravures, et aussi beaucoup moins
coûteuses, les photographies allaient s'imposer comme le moyen idéal de communication et
d'enseignement de la dermatologie.
l’hôpital Saint-Louis
Membre de la Société française de photographie, Félix Méheux fut photographe à l'hôpital
Saint-Louis de 1884 à 1904, développant à l'extérieur de l'hôpital les clichés qu'il prenait à
la demande des médecins.
Alors conservateur du musée et de la bibliothèque médicale,
Henri Feulard souhaita installer cette collection dans les combles du musée. Cependant ce
projet n'aboutit pas et le musée photographique fut réuni en 1899 au laboratoire central de
Saint-Louis dirigé par Gastou.
En 1919, Brocq chef de service à Saint-Louis soumit à
l'administration un nouveau projet de création d'un musée photographiques qui lui paraissait
d'autant plus utile qu'il possédait près de 5000 clichés qu'il avait fait réalisés dans son
précédent service à l'hôpital Broca. Sottas puis Schaller, photographes du service Brocq,
enrichirent la collection qui au début des années 1950 renfermait plus de 100 000 clichés.
En fait le musée des photographies n'eut jamais d'existence réelle au sens du musée des
moulages. La collection dénommée "musée photographique de l'hôpital Saint-Louis" était
dispersée dans les différents services de dermatologie de l'hôpital et cataloguée par le
service photographique.
Après avoir été déposée au Centre de l'Image de l'Assistance publique au moment de la
construction du nouvel hôpital Saint-Louis, la collection retourna à Saint-Louis en 1995.
La conservation préventive de ces photographies est assurée par la Société Française
d'Histoire de la Dermatologie (SFHD) et l'administration de l'hôpital Saint-Louis.
Les négatifs sont conservés aux archives de l'Assistance publique.