Robert Willan (1757-1812) fondateur de la dermatologie moderne, décrivit et dénomma le psoriasis 
en 1805.
Auparavant, de nombreux textes parlent de maladies de peau, mais de façon trop vague pour qu'il 
soit possible d'y identifier le psoriasis,  ni d'ailleurs aucune autre maladie. 
La Bible est le plus célèbre de ces textes. Le chapitre 13 du Lévitique est consacré à la lèpre. 
Ce mot, traduction de l'hébreu "Zaraath" ne désigne pas l'actuelle lèpre (maladie de Hansen) 
mais une impureté au sens large (le même terme s'applique à la lèpre des vêtements, ou à la 
lèpre des habitations). Cette impureté, attestée par le prêtre, a un sens très précis:
 
Si un homme perd ses cheveux, il a la tête chauve; il est pur; s'il perd ses cheveux sur le 
devant, il a le front dégarni; il est pur; mais s'il se forme dans sa calvitie, au sommet de la 
tête ou sur le front, un mal d'un blanc rougeâtre, c'est une lèpre qui est en train de 
bourgeonner ( .... ) c'est un lépreux, il est impur; le prêtre le déclare impur; le mal l'a 
frappé à la tête.
Le lépreux ainsi malade doit avoir ses vêtements déchirés, ses cheveux défaits, sa moustache 
découverte, et il doit crier: "Impur! Impur!"; il est impur aussi longtemps que le mal 
qui l'a frappé est impur ; il habite à part et établit sa demeure hors du camp. 
Au-delà de la précision clinique (l'alopécie androgénétique semble ici opposée au psoriasis 
érythémato-squameux du cuir chevelu), le plus frappant est la dimension religieuse de la 
maladie : déclaré impur, le malade est exclu de la vie sociale. 
Qu'appelait-on lèpre ? Au sens biblique, c'était donc une maladie cutanée impure, qui 
probablement était squameuse et n'avait en tout cas rien à voir avec l'actuelle maladie de 
Hansen, longtemps appelée Elephantiasis des grecs. La lèpre et le psoriasis sont bien 
différents, ne serait - ce que parce que la lèpre entraîne des paralysies et mutilations 
spectaculaires. Cependant, certaines lésions cutanées des deux maladies peuvent se ressembler, 
et on considère habituellement que de nombreux psoriasiques ont dû subir au Moyen Age des 
mesures de ségrégation, voire d'extermination, réservées aux lépreux. 
Le psoriasis est fréquent, et a probablement toujours été fréquent. Il est donc particulièrement 
intéressant de constater qu'il a fallu la mise au point de la méthode séméiologique d'analyse 
des lésions élémentaires, proposée par Plenck (1735 - 1807) et appliquée et perfectionnée par 
Willanpour parvenir à l'individualiser. 
Robert Willan, médecin dans le dispensaire de Carey Street à Londres, entreprit en 1798 une 
description des maladies de la peau, en les classant à partir de leurs lésions élémentaires. 
Le fascicule consacré au premier ordre des dermatoses, celui des lésions papuleuses, parut en 
1798.
Le fascicule consacré au second ordre, celui des lésions squameuses, parut en 1805. Dans ce 
deuxième ordre, Willan inclut quatre maladies: la lèpre, le psoriasis, le pityriasis et 
l'ichtyose. 
Le psoriasis se trouve en réalité décrit à la fois dans le chapitre intitulé psoriasis et dans 
celui intitulé lèpre, sous le terme Lepra vulgaris. 
Il s'agit là de la première description reconnaissable du psoriasis, même si, selon certains 
auteurs, dans l'Antiquité Celse en décrivit le tableau clinique et si Galien utilisa le terme, 
pour décrire, sans doute, une dermite séborrhéique.
Mais la Lepra vulgaris de Willan était donc aussi un psoriasis; les deux dermatoses différaient 
seulement par le caractère plus ou moins arrondi des lésions. Cette confusion, plus sémantique 
que médicale, n'eut probablement pas beaucoup d'importance : Willan, puis son élève et 
continuateur Bateman (1778 - 1821), puis les willanistes comme Rayer (1793 - 1867), ne 
confondaient pas la lèpre et le psoriasis comme on le lit parfois, mais avaient donné ces deux 
noms distincts à des maladies squameuses très proches. 
Plumbe et Duffin, puis dès 1834 Gibert (1797-1866), willaniste lui aussi, proposèrent que la 
lèpre et le psoriasis de Willan étaient une seule maladie:
 
les mots psoriasis et lepra doivent s'appliquer à des affections cutanées de la même nature, et 
qui ne diffèrent entre elles que par la forme, en sorte qu'on peut très bien n'en faire que deux 
variétés d'une même maladie;(...). En conséquence, réunissant ensemble le psoriasis et le 
genre lepra (séparés par Bateman), nous donnerons comme caractères de la maladie squameuse dont 
ils constituent deux variétés, les signes suivants:
plaques rosées et légèrement élevées au-dessus du niveau de la peau, recouvertes de squames 
minces (d'un blanc argentin, chatoyant, nacré) de forme arrondie et disposées en en cercles 
dans la lèpre vulgaire, de forme variable et irrégulière dans le psoriasis.
Le psoriasis, en tant que maladie décrite et identifiée, naît donc avec la dermatologie moderne 
au début du dix-neuvième siècle. Ses différentes formes cliniques seront progressivement 
précisées. Willan avait déjà décrit, outre Lepra vulgaris, les psoriasis en gouttes, diffus, 
palmaires, et invétéré. Ultérieurement s'ajoutèrent les formes circinées, universelles, 
rupoïdes, aiguës. 
Les psoriasis pustuleux furent décrits par Radcliffe Crocker en 1888, et des formes 
particulières individualisées par Hallopeau (1890), von Zumbusch (1910) et Barber (1927). Le 
rhumatisme psoriasique fut, décrit avec précisionpour la première fois par Besnier en 1886. 
L'étude histologique fut effectuée dans la seconde partie du 19ème. siècle. Auspitz, déjà auteur 
de la description clinique du signe de la rosée sanglante, décrivit l'acanthose et la 
parakératose. Munro, en 1898, décrivit les micro-abcès à polynucléaires. 
Aujourd'hui le psoriasis est bien connu et son diagostic ne pose guère de problèmes. Par contre, la pathogénie est toujours obscure et, si de nombreux traitements sont proposés, aucun ne peut être qualifié d'idéal.